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Le Tarasque

Sainte Marthe tenant le Tarasque en laisse

Si je vous dis « dragon », vous pensez à ceux de Game of Thrones, Smog de The Hobbit ou encore Mushu dans Mulan. En général nous en avons des références chinoises ou nordiques. C'est sous ces formes qu'on les observe dans la littérature ou au cinéma. Mais la France aussi a son petit dragon et c'est pas pareil du tout !

La Tarasque est née de l'union du Léviathan et d'un bonnacon (cette créature qui ressemble à un bœuf et crache du feu par les fesses). Ce dragon aquatique hante alors les eaux du Rhône et dévore les imprudents. Dans la Légende dorée on apprend qu'elle a des dents semblables a des épées et qu'elle jette sa fiente comme un dard sur ceux qui la poursuivent. De plus, tout ce qu'elle touche s'enflamme. La bête est aussi dotée de six pattes pour mieux courir et d'une face de lion avec une crinière de cheval. De son souffle elle exhale un poison. A partir du XVème siècle on lui ajoutera sur le dos une grosse carapace hérissée de piques, une face humaine et une longue queue.

Louis Dumont nous précise dans son essai que pendant l'Antiquité, Hygin fait référence à la bête. Il raconte qu'Hercule s'est battu contre un dragon près de Tarascon. Il y a peut-être là une légende plus ancienne qui fut christianisée, comme de coutume.

Le Tarasque, illustration issu du jeu de société "Time of Legend: Joan of Arc"

C'est donc à Tarascon, en Provence, qu'aurait vécu cette créature. D'ailleurs son nom est associé à la ville puisqu'elle s'appelle LE Tarasque. En effet la ville de Tarascon est victime de la bête, seul un sauroctone pourrait délivrer la ville de ce dragon mangeur d'hommes. Sauroctone, késako ? C'est un tueur de dragon, comme Saint Michel tuant le Dragon ou Apollon réalisant de même.

La population locale est terrorisée par la Tarasque, c'est alors qu'arrive sainte Marthe. Selon la légende elle arrive en barque en compagnie de Lazare, de Marie de Magdala et d'autres amis de Jésus. Les gens des alentours lui demandent alors de les libérer du dragon. Marthe accepte et neutralise la bête en présentant sa croix et en l'aspergeant d'eau bénite puis la lie avec sa ceinture

Par la suite la population lapide la créature et, raconte la légende, construit un château au-dessus du repaire du dragon.

Pour célébrer cela, depuis le Moyen-Âge a lieu une fête à Tarascon où l'on défile avec une représentation de la bête, soulevée par des « tarascaïres ». Se sont des Chevaliers de la Tarasque, titre créé spécialement pour cette fête par le roi René, comte de Provence au XVe siècle.

Fin.

Ou pas.

Ismaël Mérindol dans son Traité de Faërie, 1466, nous indique que la tarasque n'était pas unique et que d'autres tarasques se prélassent parfois sur les rive du Rhône.

Pauvre crocodiles...

Source :

  • Benoit Fernand. Dumont (Louis). La Tarasque. Essai de description d'un fait local du point de vue ethnographique. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 30, fasc. 3-4, 1952. pp. 1012-1015

  • BRASEY Edouard, La petite encyclopédie du merveilleux, éd. Le pré aux Clercs, 2015

  • LANNI Dominique, Bestiaire fantastique des voyageurs, éd. Arthaud, 2014

  • Prinet Max. Le retable dit de la Tarasque à la cathédrale d'Aix-en-Provence. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 18, n°80, 1932. pp. 369-370

  • Puig A. Un guide poétique : Rimailho (André), Bestiaire fantastique du Sud, Toulouse, Privat, 1990. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 103, N°196, 1991. Arnau de Vilanova et la pensée islamique. p. 509

  • Reyt, P. (2000), Les dragons de la crue, Cahiers de géographie du Québec, 44(122), 127–145

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