Basilic et Cocatrix

En réalité, le basilic existe. Appelé Basilic vert ou Basilic Jésus, c'est un lézard vert vif d'une trentaine de centimètre de long, voir plus, et est capable de courir sur l'eau à une vitesse de 10km/h. Ce qui explique son surnom de « Jésus ». Comme nombre de lézard, il est doté de crêtes sur sa tête, sur son dos et le long de sa queue.

Maintenant passons à la légende.

Son nom vient du grec « basilikos » signifiant « roi » car il était considéré comme le roi des serpents durant l'Antiquité. D'ailleurs les romains qui le surnommé « sang de Saturne » l'utilisé pour lutter contre des maladies ou des charmes. Le Basilic serait également issu du sang de Méduse lorsqu'elle perdit la tête face à Persée. Littéralement.

Il était capable de tuer d'un seul regard. Cette capacité rappelle le pouvoir de Méduse, qui pétrifie ses victimes. Et son souffle brûle les végétaux. Durant l'Antiquité le basilic n'est donc qu'un grand serpent capable de tuer d'un simple regard. Pour donner un exemple, le basilic dans « Harry Potter et la chambre des secrets » lui correspond parfaitement.

Pour lutter contre une telle créature il suffit, comme pour Méduse, de lui renvoyer son regard via un miroir pour que le monstre se pétrifie lui même. On peut d'ailleurs voir cette pétrification comme une sorte de paralysie suite à une morsure ou, comme dans « le livre de la jungle » le serpent hypnotise le jeune garçon. Il y a donc le miroir pour contrer ses pouvoirs, mais il y a aussi une plante. La « rue », aussi appelé « herbe de grâce », serait capable de guérir des blessures infligées par le reptile.

À partir du Moyen-Âge, on va donner à la créature une autre apparence. Elle tiendra plus du type dragon. La tête semblable à un coq, un corps recouvert d'écailles comme celui du serpent, ainsi que sa queue. De plus elle est doté de pattes de coq et d'ailes à plumes. L'aspect du basilic peut varier mais son regard meurtrier est une caractéristique persistante : « le Basilic tue seulement avec sa vue » (1). On peut facilement le confondre avec le Cocatrix, qui lui ressemble énormément, à la différence qu'il a des ailes de chauve-souris.

Le Cocatrix né d'un œuf pondu par un coq âgé de sept ou quatorze ans et couvé par un crapaud ou un serpent. Il a également le regard qui tue (et hop, une chanson dans la tête) et un souffle brûlant. Le Cocatrix à également peur du chant du coq et de la loutre. Si des loutres sont capables de faire reculer un crocodile, c'est pas un Cocatrix qui va leur faire peur. Cela vient peut-être de là sa peur de la loutre, les Anciens ont du voir des combats de mangoustes/loutres contre les serpents et ont ajouté ceci à la légende. Loup de Troy aurait vaincu un Cocatrix au V ème siècle et c'est pourquoi les habitants de Troyes font défiler un Cocatrix lors de l'Ascension.

1 – « proverbe du XVI ème siècle » - BRASEY Edouard, « La petite encyclopédie du merveilleux », éd. Le pré aux Clercs, 2015

Pour avoir quelques petits témoignages locaux, comme dans le Berry ou à Bâle je vous renvoie à l'excellent ouvrage d'Edouard BRASEY : « La petite encyclopédie du merveilleux ».

sources :

- BRASEY Edouard, « La petite encyclopédie du merveilleux », éd. Le pré aux Clercs, 2015

- Les cahiers de Science & Vie, « Les monstres et nous... » , n° 166, janvier 2017

- LANNI Dominique, « Bestiaire fantastique des voyageurs », éd. Arthaud, 2014