L'origine de Noël
Fêtée depuis le XVIIIe siècle, la fête de Noël permet de réunir la famille dans un moment de joie et de partage. Les villes s'illuminent, les maisons se décorent, on a parfois de la neige qui magnifie le tout ; bref, une ambiance festive s'installe. Réuni autour d'une table riche en victuailles avec les enfants -mais pas qu'eux- qui s'impatientent d'ouvrir les cadeaux, on en oublierait presque que notre fête de Noël célèbre aussi la naissance de Jésus. On fait plus facilement le lien avec le "Christmas" anglais où l'on retrouve la particule "Christ". Mais bien entendu, Jésus n'est pas né le 24 décembre, ni le 25 d'ailleurs. Mais cette fête n'a pas toujours été en l'honneur de Jésus, pour en trouver l'origine il faut remonter loin, très loin.
(Petite musique d'ambiance)
Savez-vous ce qui se passe en décembre ? Plus précisément, le 21. Il s'agit du solstice d'hiver, moment de l'année où le soleil reprend de l'aplomb et nous éclaire de plus en plus longtemps jusqu'au 21 juin (même si en vrai c'est l'inclinaison de la Terre qui fait que... mais c'est une autre histoire). C'est à cette date que les jours s'allongent, donc pour les Anciens que la Lumière (le Bien) gagne face aux Ténèbres (le Mal). En effet si le Soleil perd son combat contre la nuit alors le monde sera plongé dans l'obscurité et le froid. Et à une époque où l'on ne possède pas tous une lampe dynamo, ne pas voir le soleil se lever du tout (comme dans le Nord par exemple) ça peut effrayer les populations.
De plus, les peuples de l'époque (Antiquité) vivaient aux rythmes des saisons et suivaient donc de près les phénomènes astronomique. Phénomènes qui sont alors célébrés pour aider ou implorer les divinités. Nombre de ces célébrations ont été récupéré, il n'y a pas que Noël, Halloween aussi par exemple, qui hérite beaucoup de la fête de Samhain. Pour en revenir aux phénomènes astronomiques, il existe des preuves physique que les Anciens étaient doués dans les calculs astronomiques, prenons l'exemple du site d'Abou Simbel en Égypte où l'un des deux temples bénéficie d'un éclairage particulier autour du 21 février et du 21 octobre. On peut citer également la structure de Stonehenge, où le soleil passe dans certaines « portes » à certains moment de l'année.
En outre, le « 25 » décembre est également le jour de naissance de plusieurs divinités, comme Mitra par exemple, qui avait un culte dans l'Empire romain. Lorsque les chrétiens ont commencé a répandre et récuper les cultes païens, au lieu d'oblitérer brutalement les cérémonies païennes, ils les ont assimilé : « Mitra né un 25 décembre ? En fait, vous fêter la naissance de Jésus les gars ! Aller, maintenant rejoignez nous à l'église on fera aussi une petite fête, comme vous le faites déjà, on chantera des chansons, on mangera un morceau, tout ça tout ça ! » Explication un peu brutale, mais au moins vous comprenez aisément l'idée.
Et les cadeaux ? Dans la mythologie nordique, au moment du solstice d'hiver, Odin, le père de tous, descendrait avec ses cavaliers compagnons (on ne parle pas ici de la Chasse sauvage) pour récompenser ceux qui ont été sage, tout comme le Père Noël, et mettre une rouste à ceux qui n'ont pas été très sage, comme le Père Fouettard. Il existe d'autres être donneur de cadeaux, on y reviendra.
Pourquoi le 25 décembre et pas le 21 ?
Et pourquoi pas ? Plus sérieusement, c'est tout simplement une petite erreur de calcul. Comme vous le savez sans doute il y eu plusieurs calendriers, nous suivons le modèle grégorien qui est une correction du modèle julien. En bref, lorsque le pape Libère en 354 choisit la date du 25 décembre pour célébrer la naissance de Jésus et ainsi récupérer toutes les fêtes païennes (et faciliter les conversions), il suit le calendrier Julien, donc, à l'époque, c'était bien le moment du solstice d'hiver. Hors, en 1582 quand le pape Grégoire III fait corriger le calendrier julien, il ajoute quatre jours. Mais la date de Noël n'est pas changé. Ceci explique cela. Voilà voilà.
Mais pour les chrétiens orthodoxes qui ne suivent pas ce calendrier cette célébrations se fête le 6 janvier, moment de l’Épiphanie où « nous » dégustons nos galettes des rois (à la frangipane, merci). Galette des rois, naissance de Jésus, ça ne vous dit rien ? En effet c'est aussi à ce moment que les rois mages viennent saluer Jésus et donner des présents. D'ailleurs quand vous trouvez la fève, ne devenez vous pas roi ou reine ? Quelle drôle de coïncidence !
Bien, on vient de voir en bref pourquoi on fête Noël le 25 décembre, comment les chrétiens ont un peu beaucoup piqué les célébrations païennes et pourquoi on a des cadeaux. Mais il reste encore un élément important à éclaircir : le Père Noël !
En effet le vieux (hobbit) joufflu n'est pas une invention de Coca-Cola, mais plutôt un héritier beaucoup plus répandu que Saint Nicolas, qui est encore fêté, comme en Belgique par exemple. Chaque région du monde à une version de son Père Noël, Saint Nicolas en Belgique, des fées en Allemagne, un lutin en Suède ou encore Babouchka en Russie.
Pourquoi Santa Claus alors ? C'est un dérivé de Saint Nicolas, qu'on traduit par Sinter Klass en néerlandais . Si quelqu'un a toujours un doute sur le fait que le Père Noël soit une « mise-à-jour » de Saint Nicolas, je ne peux plus rien pour lui/elle.
Peu à peu la légende de Santa Claus se répand. Clement Clarke Moore aurait écrit le poème « A Visit from St. Nicholas » en 1823. On retrouve ensuite notre barbu tout de rouge vêtu dans le Harper's Weelky de 1863 ou encore celui de 1881 avec la gravure « Merry Old Santa Claus » réalisée par Thomas Nast. Puis dans les années 1930 Coca-Cola utilise le personnage donneur de cadeaux dans ses publicités, rependant dans le monde l'image du Père Noël dans des cultures bien différentes!
On passe ainsi d'une célébration rituelle dans le cadre d'un calendrier astronomique et païen à une fête religieuse célébrant la Nativité puis à une fête familiale avec joie et cadeaux. Cette fête de Noël est vraiment ancré dans les esprits comme un moment de paix, à tel point qu'en 1914 lors de la Première Guerre Mondiale, les soldats firent une trêve dans les tranchées (ce que n'aime pas trop les hauts placés... Mais regardez le film « Joyeux Noël »!).
Quand à savoir si vous aurez des cadeaux cette année... ça, c'est une autre histoire !
source principal: revue "Mythologie" Hors-série n°4, "Noël, magique, contes, légendes et traditions"